5 grands styles architecturaux
L’architecture balnéaire est inventive et se renouvelle sans cesse au gré des rêves de chaque propriétaire. Les styles se côtoient, se mélangent, tout en s’adaptant aux évolutions, aux façons de vivre du tourisme balnéaire. Cinq grands mouvements sont néanmoins repérables.
Le courant Second Empire : briques et travail des matériaux
Ce sont les édifices les plus anciens et les plus sobres, souvent en briques monochromes ou polychromes. Des ornements en relief et très élaborées animent les façades : pierres taillées, niches, pilastres ou bustes. Les effets sont créés par les modes de couverture (combles à surcroît, croupes, pénétrations, pignons…) et les matériaux employés (terre cuite naturelle ou vernissée, pierre calcaire et brique, faïences colorées, enduits et moellons hexagonaux…).


Historicisme et Eclectisme : La connaissance historique
Les bâtisseurs du XIXe siècle ont la passion de l’histoire et l’envie de le remettre en valeur, en y mêlant parfois les époques et les styles architecturaux. Dites "historicistes" lorsqu’elles sont d’un seul style ancien, ces villas deviennent "éclectiques" lorsqu’elles sont un savant mélange d’influences, empruntées aux styles classique, italien, flamand, médiéval, renaissance…


Le style normand : Pans de bois, damiers et couleurs
Le style normand s’impose sur le territoire inDeauville. Il intègre plusieurs siècles de constructions rurales du Pays d’Auge : pans de bois, appareillages de briques en damier, utilisation du bois peint et jeux subtils de toitures… A partir des années 1920, le faux pan de bois régionaliste et la "normandisation" succèdent au décor bois. Les façades sont habillées en faux appareillages de briques, pierres ou de pans de bois simulés en un enduit en béton avec peinture des surépaisseurs. Aux motifs, simples dans un premier temps, sont ajoutés par la suite des formes obliques ou plus décoratives.

Pourquoi des sous-toitures rouges ?
Autrefois on traitait les sous-toitures avec du sang de bœuf, qui aurait des propriétés assainissantes et permettait d’éloigner certains insectes. La couleur est restée pour certaines demeures pour des raisons esthétiques et patrimoniales. |
Le Chalet : Balcons de bois finement ciselés et grandes ouvertures
L’utilisation du terme "chalet" apparaît dès la création des stations balnéaires. Ces références architecturales puisent leur origine dans un mouvement hygiéniste du milieu du XIXe siècle (ensemble de théories politiques et sociales dont le principe est de concevoir l'architecture et l'urbanisme en appliquant les règles de préservation de l'hygiène). L’importance de la nature, de l’air pur, de la mer ou de la forêt, fondent alors un nouveau rapport au cadre de vie, en harmonie avec les éléments environnants, et à l’organisation de la maison autour de grandes ouvertures pour profiter autant de l’intérieur que de l’extérieur : déploiement de balcons, loggias, porches anciens en bois…



Villers-sur-Mer, le show room des Expositions universelles
Les expositions universelles sont l’objet de découvertes et d’expérimentations, où les constructeurs présentent des bâtiments préfabriqués et démontables en pan de bois. Certains modèles sont ensuite vendus et montés en région afin de présenter leur savoir-faire. Quatre pavillons ont été remontés à Villers-sur-Mer : le Chalet Haret ou Villa Miramar, pavillon de la menuiserie Haret provenant de l’Exposition universelle de 1867, et trois chalets de l'Exposition universelle de 1878, le chalet Koechlin, ex-pavillon de l’Alsace, la Villa Madagascar ou Les Foulans et le Chalet des Oiseaux, ex-pavillon autrichien. |
Art nouveau et Art deco : beton brut, courbes et mosaïques
Au début du XXe siècle, les architectes n’aiment pas les angles droits et s’arrangent pour arrondir les angles. Les courants Art Nouveau et Art Déco vont alors se confronter avec le registre anglo-normand. Ces styles trouvent sur le territoire inDeauville quelques réalisations magistrales à l'écriture délibérément moderne qui prône la simplicité des formes et la sobriété. Le béton brut est privilégié dans ce type de construction et on retrouve souvent de la mosaïque, de la lave émaillée et de la céramique sur les éléments de détail et d’ornementation des façades.