Cinq lettres de Joseph Kessel, écrites depuis Deauville, intègrent le fonds des Franciscaines
Proposées en ventes publiques ce 13 juin, cinq lettres autographes de Joseph Kessel écrites à Deauville viennent d’intégrer la collection des Franciscaines de Deauville. Elles témoignent du plaisir que l’écrivain à écrire depuis Deauville. Sur l’une d’elle, datée de 1965, sur papier à en-tête de l’Hôtel Normandy, Joseph Kessel affirme sa volonté d’achever, à Deauville, son célèbre roman Les Cavaliers.

Joseph Kessel (1898-1979) écrivain et journaliste, fut homme de passions. Suite à une très importante dette de jeu contracté à Cannes, en 1927, il négocie avec François André, directeur des casinos de Cannes et de Deauville, un remboursement échelonné sur 120 mensualités. Dix ans pour régler une dette de jeu accumulée en dix jours. La dette réglée laisse place, à partir de 1948, à une relation amicale. Invité dès lors par François André puis par Lucien Barrière, Joseph Kessel séjourne chaque été de 1949 à 1970 dans les trois grands Hôtels de Deauville où, écrit-il : « On ne m’a jamais présenté d’autres notes que celles de la blanchisserie ». Deauville et François André lui inspirent en1950 L’Affaire Bernan, Un roman qui se passe en partie à Deauville. En 1951, Robert Capa en reportage à Deauville immortalise joseph Kessel lors d’une folle nuit au Brummel’s. La chemise largement ouverte, entouré de robes longues et de smokings blancs, il est au centre de tous les regards et boit allégrement une série de verres de vodka posés sur le violon du chef de l’orchestre.
Pour autant, les séjours de Joseph Kessel à Deauville alternent aussi des temps consacrés aux bains de mer et au travail, comme en témoigne cette lettre acquise le 13 juin 2019, à en tête de l’Hôtel Normandy :
Mon cher grand Henri,
Après l’Amérique je n’ai fait qu’un passage éclair
et talonné par la nécessité d’achever un roman
– Les Cavaliers- Je me suis réfugié ici.
Pour l’Instant, il n’y a pas d’endroit plus propice au travail.
Vent tonique- hôtel désert-
au casino, dans le hall, un orchestre joue pour le vide absolu (…)
Dans une autre lettre acquise ce même jour, Joseph Kessel témoignait déjà, quinze ans auparavant, de sa relation privilégiée à Deauville :
Le 13 juillet 1950
Cher Ami,
Deauville reste Deauville, mais
très commode pour se reposer
lorsque l’on ne peut s’éloigner trop de Paris
- ce qui est mon cas en ce moment-
A Deauville, Joseph Kessel retrouve régulièrement son neveu Maurice Druon, avec qui il a écrit les paroles du Chant des Partisans. Ils assistent ensemble et en compagnie de Marcel Achard à un récital d’Arthur Rubinstein, donné au théâtre du casino le 27 juillet 1961.