Dana Cojbuc, lauréate du Tremplin jeunes talents au festival Planches Contact
« Avez-vous déjà vu une plage de joncs se rêver en champ de blé ?
Chaque année au Festival Planches Contact, le Tremplin Jeunes Talents permet à des photographes et vidéastes, de bénéficier de plusieurs semaines de résidence de création durant lesquelles ils sont invités à livrer leur regard sur la Normandie.
Pendant leur résidence, ces photographes bénéficient de l’aide et du soutien des équipes du festival et de la Ville de Deauville. Une bourse leur est attribuée pour la réalisation de leur projet qui est soumis au jury du Festival, présidé par Sarah Moon.
Parmi les cinq candidats sélectionnés cette année, Dana Cojbuc remporte le prix du jury 2022.
Cette jeune photographe originaire de Roumanie est diplômée des Beaux-arts de Bucarest. Ses oeuvres déjà présentées dans de nombreux musées et expositions opèrent un glissement du réel vers des mondes inventés. A Deauville, elle a mis en scène sur la plage son village natal de Roumanie. Végétaux, silhouettes humaines et animales se mêlent aux éléments. Des "épousailles contre-nature qui créent ce sentiment délicieux en même temps que bizarre du dépaysement" a séduit les membres du jury.
"Pays, paysage, paysan. Dana Cojbuc, roumaine d’origine, transporte ainsi d’un pays à l’autre, le souvenir et les impressions de son enfance, passée dans un petit village de l’est profond. De ce temps, elle ramène des images fortes - paysans, avec ses vieilles femmes aux cheveux couverts d’un fichu fleuri ou hommes coiffés d’un petit galurin tsigane. Mais dans ce dépaysement, les images ne laissent affleurer rien qu’une acceptation sereine : le paysage d’hier féconde le paysage d’aujourd’hui. Ce goût pour le mélange ne tient pas seulement au motif. Il s’étend au médium. La photographie, son tirage, est ainsi repris et travaillé par l’artiste qui, de photographe se fait dessinatrice. Dana tire des fils à partir des ombres de la photographie. La photo déborde de son cadre comme si l’émotion contenue ne pouvait se circonscrire et à exprimer dans le seul travail de l’appareil, de l’objectif. L’instantané de l’image acheiropoïète (faite sans la main) appelle la durée de l’image dessinée. Rarement on aura vu l’oeil du photographe s’accorder avec tant de grâce avec la main de l’artiste »
Ciro Battiloro, Dana Cojbuc, Emile Garçon et Lise Guillon, Ousmane Goïta, Henri Kisielewski et Bruno Labarbère ont également présenté un travail exposé aux Franciscaines.
Le jury sous la présidence de Sarah Moon est composé d’Alain Genestar, Edouard Carmignac, Lionel Charrier, Babeth Djian, Julien Guerrier, Marin Karmitz, Anne Lacoste, Thierry Grillet, Philippe Augier et Laura Serani.