Touques, circuit découverte en 1h
Circuit Pédestre
Touques a connu un fort dynamisme grâce à son port, dont l’apogée eut lieu pendant le bas Moyen-Age entre le XII siècle et le XVI siècle. Ce port servait aux déplacements des Ducs et des Rois pour aller en Angleterre, ainsi qu'à l’exploitation du sel, source de développement pour la ville. Jusqu'à 52 salines étaient présentes dans la ville de Touques durant le XIIIe siècle.
Beaucoup plus tard, la ligne de chemin de fer Paris-Deauville fût implantée pour desservir les nouvelles stations balnéaires Trouville et Deauville. Pour ce faire, en 1863, la Touques fût détournée, entraînant ainsi la disparition de son port.
Ville d’hier et d’aujourd’hui, Touques dévoile son patrimoine médiéval à ceux qui s’y attardent.
Distance :
2 km

A l'extérieur, la tour lanterne, érigée après 1125, a la particularité d'être octogonal, alors qu'ordinairement elle est carrée.
A l'intérieur, l’église présente une nef romane restaurée, datant des environs de 1100 ans, réduite à deux travées au XVIIIe siècle. La croisée du transept conserve des chapiteaux aux beaux décors : quadrupèdes, serpents, têtes plates. Les arcades de la croisée, ornées de becs d’oiseaux, soutiennent la tour-lanterne octogonale. Le chœur, désaxé par rapport à la nef, est couvert d’une voûte en berceau supportée par un arc doubleau, fait assez rare en Normandie à l’époque romane.
Désaffectée à la révolution, l'église fût désacralisée depuis 1791. Elle faillit être détruite et doit sa sauvegarde à la Caisse Nationale des Monuments Historiques créée en 1840 qui y entreprit la même année de vastes restaurations. Elle servit de dépôts de mobilier, de matériel de pompiers et même de pétrole. Dans les années 1920, des gradins y seront aménagés pour en faire une salle de spectacles. Aujourd'hui, c'est un espace culturel : concerts et expositions s'y succèdent.

L'église présente une nef romane, transformée aux XIVe, XVIIe et XIXe, un chœur gothique entièrement reconstruit pendant la guerre de Cent Ans, et un portail de style Louis XIV. Le chœur abrite une ancienne ouverture destinée aux lépreux de la maladrerie de Saint-Marc afin qu'ils puissent écouter la messe à l’extérieur.
L’église porte le nom Saint Thomas en référence à Thomas Becket, archevêque de Canterburry après son passage à Touques. Thomas Becket était au service du roi Henri II Plantagenêt comme chancelier d’Angleterre. Suite à sa nomination d’archevêque, il renonce à son rôle de chancelier et s’oppose publiquement au roi. Thomas Becket fut assassiné dans sa cathédrale en 1170. Il sera canonisé en 1173 et les habitants de Touques placeront leur église sous sa protection. A l'intérieur de l'église, un vitrail représente son assassinat. On peut apercevoir également des "trous de boulains" dans les murs qui servaient à mettre des échafaudages pour permettre les réparations, un gigantesque crucifix datant du XVIe siècle, une statue de Saint Gilles (protecteur des enfants), une vierge à l’enfant.
A l'extérieur, sous le toit, des "Modillons" représentant des têtes d’animaux servaient à tenir la corniche.
L’église Saint-Thomas est depuis la désacralisation de l’Eglise Saint-Pierre, le seul lieu de culte de Touques.

Cette construction de la fin du XVIIe siècle était le siège de l’administration royale et logeait un contrôleur des salines et un commis aux quêtes, tous deux employés de la Ferme Générale, compagnie privilégiée chargée de la collecte des impôts indirects. Ils étaient en charge de surveiller la production des sauniers et de recouvrer pour le roi les taxes sur le sel appelées le "quart bouillon". Le sel était récolté en faisant bouillir une saumure obtenue grâce au lessivage de sable imprégné de sel de mer. Les salines versaient le quart de leur fabrication aux greniers du roi.
Edifié le long du Douet Mont-Blanc, appelé plus tard Ruisseau des Ouies, le Grenier à Sel abritait la production des salines . Cette situation idéale permettait aux barques chargées de sel d’arriver jusque-là. De 52 salines au XIIIe siècle, il n’en restait que 12 au XVIIIe siècle. Par la suite, le lieu servit aux premiers conseils municipaux de la commune.
L’ensemble du Grenier et du Manoir font l’objet d’un grand projet de réhabilitation par la commune de Touques.

Les halles actuelles rappellent qu’il y a eu là de belles halles médiévales construites au XVe siècle. Durant cinq siècles, elles abritaient le marché hebdomadaire du samedi qui passait pour considérable avec des volailles, des légumes et autres marchandises et trois foires annuelles. Ces halles appartenaient aux Evêques de Lisieux qui taxaient leur occupation jusqu'à la Révolution. Elles étaient parallèles à la rue principale et formées de deux nefs séparées par onze travées, traversant quasiment de bord à bord toute la place.
En 1854, estimant un état de délabrement avancé, le Préfet ordonna leur destruction. La municipalité d’alors s’y oppose et un combat de plusieurs décennies est engagé. Rien n’y fera, elles sont détruites en 1910. Il faut attendre 1995 pour que Touques retrouve ses halles, ensuite agrandies en 2018.

Le portail monumental est classé à l’Inventaire des monuments historiques. Le jardin a été dessiné par Page Russel, jardinier et paysagiste britannique.
De nombreux chevaux remarquables y sont élevés, dont quelques champions légendaires, ayant remporté le prestigieux Prix de l’Arc de Triomphe.



En l’absence d’un véritable plan d’urbanisme, les ruelles, impasses, venelles, passages sous maisons (comme celui-ci qui mène du lavoir aux halles) proliféraient, créant un enchevêtrement labyrinthique.
Tout au long de la rue centrale, des rues et passages adjacents, subsistent de nombreuses maisons à pans de bois qui conservent leur caractère typiquement Augeron à Touques. La forêt proche fournissait le matériau de construction le plus facile à mettre en œuvre et le moins cher.
Les maisons ordinaires, aux murs à colombages, sont assez étroites, avec une ou deux fenêtres par étage, serrées les unes contre les autres. Constituées d’un rez-de-chaussée de pierres et de trois ou quatre étages de bois et de torchis, elles sont desservies par un escalier à vis. La couverture du toit est faite de chaume ou de lattes de bois.

Le presbytère de l'église St Pierre perdit sa fonction en 1790, lors de la désacralisation de son église.

Au Moyen-Age, il était recommandé d'accoster à Touques pour débarquer au Royaume de France. Touques était très fréquentée par les Ducs et les Rois, qui faisaient fréquemment le voyage entre l'Angleterre et la Normandie et débarquaient au port pour faire escale au château de Bonneville.
A son apogée, le port était un chantier naval, où se construisait le navire amiral de la flotte normande du XVIe siècle. Son commerce était presque entièrement tourné vers l'exportation (bois, sel, pommes, cidre et calvados) livrés jusqu’à des destinations lointaines, telles que le Brésil ou Terre-Neuve. Du XVIe à la fin du XVIIIe siècle, il entrait en moyenne 250 à 300 embarcations par an dans le port de Touques. Il resta très actif jusqu’au début du XVIIIe siècle, jusqu'au développement de Deauville et Trouville-sur-Mer, de la voirie et du chemin de fer, et le détournement du fleuve. Touques perdit définitivement son port en 1863.
