Touques, circuit découverte en 1h
Circuit Pédestre
Touques a connu un fort dynamisme grâce à son port, dont l’apogée eut lieu pendant le bas Moyen-Age entre le XII siècle et le XVI siècle. Ce port servait aux déplacements des Ducs et des Rois pour aller en Angleterre, ainsi qu'à l’exploitation du sel, source de développement pour la ville. Jusqu'à 52 salines étaient présentes dans la ville de Touques durant le XIIIe siècle.
Beaucoup plus tard, la ligne de chemin de fer Paris-Deauville fût implantée pour desservir les nouvelles stations balnéaires Trouville et Deauville. Pour ce faire, en 1863, la Touques fût détournée, entraînant ainsi la disparition de son port.
Ville d’hier et d’aujourd’hui, Touques dévoile son patrimoine médiéval à ceux qui s’y attardent.
Distance :
2 kmLes halles actuelles rappellent qu’il y a eu là de belles halles médiévales construites au XVe siècle. Durant cinq siècles, elles abritaient le marché hebdomadaire du samedi - qui passait pour considérable avec des volailles, des légumes et autres marchandises - et trois foires annuelles. Ces halles appartenaient aux Evêques de Lisieux qui taxaient leur occupation jusqu'à la Révolution. Elles étaient parallèles à la rue principale et formées de deux nefs séparées par onze travées, traversant quasiment de bord à bord toute la place.
En 1854, estimant un état de délabrement avancé, le Préfet ordonna leur destruction. La municipalité d’alors s’y oppose et un combat de plusieurs décennies est engagé. Rien n’y fera, elles sont détruites en 1910. Il faut attendre 1996 pour que Touques retrouve ses halles, ensuite agrandies en 2017.
Le Manoir, bâtiment de style Louis XIII, est classé à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1969 pour sa façade mêlant pierre de Caen, silex noir et silex blanc, son toit à forte pente et sa cheminée du rez-de-chaussée. Cette construction du milieu du XVIIe siècle était le siège de l’administration royale et logeait un contrôleur des salines et un commis aux quêtes, tous deux employés de la Ferme Générale (compagnie privilégiée responsable de la collecte des impôts indirects). Ils étaient en charge de surveiller la production des sauniers et de recouvrer pour le roi les taxes sur le sel appelées le "quart-bouillon".
De 52 salines au XIIIe siècle, il n’en restait que 12 au XVIIIe siècle. Par la suite, le lieu servit aux premiers conseils municipaux de la commune.
L’ensemble du Grenier à Sel et du Manoir font l’objet d’un grand projet de réhabilitation par la commune de Touques.
Touques possédait un port de commerce très actif sur les anciens quais Saint-Pierre et Saint-Thomas, aujourd'hui rebaptisés "Quai Monrival". A son apogée, le port s'étendait sur près de 12 000 m². Son commerce était presque entièrement tourné vers l'exportation (bois, sel, pommes, cidre et calvados) livrés jusqu’à des destinations lointaines, telles que le Brésil et le Canada. Bien moins conséquente, l'importation de matériaux comme les tuiles, les ardoises et les pierres. Du XVIe à la fin du XVIIIe siècle, il entrait en moyenne 250 à 300 embarcations par an dans le port de Touques. Sur les Quais, un chantier naval assurait les réparations et une importante activité de construction dont le fleuron est, au XVIe siècle, le "Saint-Pierre, le navire amiral de la flotte normande : un bateau ayant un volume de 500 tonneaux, soit environ 33 containers et un équipage de 250 hommes.
L’ensablement progressif de la Touques, la réfection des routes, le détournement de la Touques en 1863 pour faciliter la construction de la voie de chemin de fer jusqu’à Deauville, la construction d’un pont à Trouville en 1862, vont bouleverser les équilibres économiques et faire que la navigation va s’effacer au profit de la route et du rail, et entraîner la disparition définitive du port de Touques en 1863.
Le manoir, le portail monumental et les toitures des bâtiments attenants sont classés à l’Inventaire des monuments historiques depuis 1933. Le jardin a été dessiné par Page Russel, jardinier et paysagiste britannique.
De nombreux chevaux remarquables y sont élevés, dont quelques champions légendaires, ayant remporté le prestigieux Prix de l’Arc de Triomphe. Transmise aux descendants, cette terre est celle du haras de galopeurs de la famille Rothschild et appartient à Edouard de Rothschild, Président de France Galop.
Les écuries, alors dépendances du manoir, sont données à la Ville de Touques par le baron Guy de Rothschild et sont restaurées pour être transformées en ateliers d’arts, aujourd'hui composante principale du fameux Quartier des Arts de Touques.
A l'extérieur, la tour lanterne, érigée après 1125, a la particularité d'être octogonale, alors qu'ordinairement, elle est carrée.
A l'intérieur, l’église présente une nef romane restaurée, datant des environs de 1100 ans, réduite à deux travées au XVIIIe siècle. La croisée du transept conserve les chapiteaux des colonnes aux beaux décors : quadrupèdes, serpents, têtes plates. Les arcades de la croisée, ornées de becs d’oiseaux, soutiennent la tour-lanterne octogonale, aujourd’hui unique vestige de cette architecture. Le chœur, datant des année 1180 et désaxé par rapport à la nef, est couvert d’une voûte en berceau supportée par un arc doubleau, fait assez rare en Normandie à l’époque romane.
Désaffectée à la révolution française, l'église fût désacralisée en 1791 au profit de l'église Saint-Thomas, à quelques pas de là. Elle faillit être détruite et doit sa sauvegarde à la Caisse Nationale des Monuments Historiques créée en 1840 qui y entreprit la même année de vastes restaurations. Elle servit de dépôts de mobilier, de matériel de pompiers et même de pétrole. Dans les années 1920, des gradins y seront aménagés pour en faire une salle de spectacles. Aujourd'hui, l'église est l'épicentre de la vie culturelle de Touques où se déroulent de nombreux concerts, conférences et expositions.
En saison, le jardin entourant le presbytère se pare de belles roses trémières qui agrémentent la façade extérieure de cette maison à pans de bois, typique du Pays d’Auge.
Le personnel est composé d’un lieutenant, d’un procureur, d’un commissaire, de deux huissiers, d’un maître de quai et d’un courtier. Ils sont chargés de garder la côte, d’assurer l’ordre sur les quais, où les litiges sont très nombreux, d’infliger des amendes, de contrôler la circulation, le chargement des gabarres et d’en percevoir les taxes. L’Amirauté recrute, équipe et rétribue les gardes disposés dans les guets le long des côtes. La défense de l’estuaire de la Touques par la capitainerie N°17, établie sur Trouville, est des plus légères : pas de batterie, pas de magasin.
En parallèle, elle surveille la pêche et les pêcheries établies sur la Touques. Elles sont libres de droits et se transmettent par l’héritage. Suite à la baisse d’activités économiques du port, elle fut supprimée en 1786.
En l’absence d’un véritable plan d’urbanisme, les ruelles, impasses, venelles, passages sous maisons (comme celui-ci qui mène du lavoir aux halles) proliféraient, créant un enchevêtrement labyrinthique.
Tout au long de la rue centrale, des rues et passages adjacents, subsistent de nombreuses maisons à pans de bois qui conservent leur caractère typiquement Augeron à Touques. La forêt proche fournissait le matériau de construction le plus facile à mettre en œuvre et le moins cher.
Les maisons ordinaires, aux murs à colombages, sont assez étroites, avec une ou deux fenêtres par étage, serrées les unes contre les autres. Constituées d’un rez-de-chaussée de pierres et de trois ou quatre étages de bois et de torchis, elles sont desservies par un escalier à vis. La couverture du toit est faite de chaume ou de lattes de bois.
L'église présente une nef romane, transformée aux XIVe, XVIIe et XIXe siècles, un chœur gothique entièrement reconstruit pendant la guerre de Cent Ans, et un portail de style Louis XIV. Le chœur abrite une ancienne ouverture destinée aux lépreux de la maladrerie de Saint-Marc et aux croyants atteints de la peste afin qu'ils puissent écouter la messe à l’extérieur.
L’église porte le nom Saint Thomas en référence à Thomas Becket, archevêque de Canterbury après son passage à Touques. Thomas Becket était au service du roi Henri II Plantagenêt comme chancelier d’Angleterre. Suite à sa nomination d’archevêque, il renonce à son rôle de chancelier et s’oppose publiquement au roi. Thomas Becket fut assassiné dans sa cathédrale en 1170. Il sera canonisé en 1173 et les habitants de Touques placeront leur église sous sa protection. A l'intérieur de l'église, un vitrail peint au XVIe siècle représente son assassinat. On peut apercevoir également des "trous de boulins" dans les murs - qui servaient à mettre des échafaudages pour permettre les réparations -, un gigantesque crucifix datant du XVIe siècle, deux statues de Saint Gilles (protecteur des enfants) et une vierge à l’enfant.
A l'extérieur, sous le toit, des "Modillons" représentent des têtes d’animaux servaient à tenir la corniche. Sa tour clocher, haute de 21 mètres, est surmontée d'une flèche octogonale néo-gothique ajoutée après la réfection du clocher en 1870.
L’église Saint-Thomas est depuis la désacralisation de l’Eglise Saint-Pierre, le seul lieu de culte de Touques.