Philippe Augier accueille les danseurs du Bolchoï à Deauville
Artem Ovcharenko, premier danseur du Theâtre du Bolchoï et Anna Tikhomirova, première soliste, sont arrivés mercredi soir à Deauville avec 12 autres danseurs - parmi les meilleurs au monde - pour le Festival de l'art russe qui se déroule tout le week-end au Théâtre du Casino Barrière. La troupe va - jusqu'à dimanche soir - enchanter Deauville de ses pas de danse. Avant qu'ils ne profitent la ville, ils ont rencontré Philippe Augier à la mairie dès leur arrivée.
En image, l'accueil chaleureux du Maire de Deauville
Non sans rappeler les liens culturels entre la France et la Russie, Philippe Augier a chaleureusement accueilli la troupe qui s'est produite il y a quelques jours à Covent Garden, pour leur implication dans le projet un peu fou de re-créer à Deauville chaque été un festival de l'art russe en hommage aux ballets qui se sont produits ici il y a plus de cent ans. L’histoire est belle. Tous se produisent bénévolement. Les théâtres russes prêtent gracieusement les costumes pour les aider. La Ville comme le groupe Barrière les accompagnent. Pour la troisième année, le miracle se produit : ils sont, comme en 1912, parmi les danseurs les plus en vue et ils danseront - comme Nijinski - sur la scène du théâtre du Casino Barrière.
L'histoire sans fin de Deauville avec la culture Russe
Durant l’été 1912, Deauville connait une spectaculaire renaissance avec l’ouverture de l’Hôtel Normandy et du nouveau Casino. Le programme des cinq soirées présentées à Deauville a été conçu par Serge de Diaghilev à l’invitation d’Eugène Cornuché, directeur de Maxim’s et du nouveau Casino de Deauville. La compagnie a été invitée pour la saison inaugurale du tout nouveau théâtre du Casino, dont l’architecture s’inspire par l’opéra du Château de Versailles.
Outre Le spectre de la rose (1911) Nijinski danse L’Oiseau bleu, un extrait de La Belle au bois dormant , aux côtés de Lydia Kyasht, Carnaval (1910) et Les Sylphides. Un festin Chorégraphique, montage d’extraits de ballets met Bronislava Nijinska en lumière. Elle interpréte les Csardas de Tchaïkovski, dans la chorégraphie de Marius Petipa, une Bacchanale et une Danse Grecque chorégraphiées toutes deux par Michel Fokine. Lydia Kyasht se produit également, dans une variation du Pavillon d’Armide … La soirée de gala du 16 août est entrecoupée d’interventions chantées de Féodor Chaliapine et de la cantatrice Marthe Chenal.
Cette première saison d’été des Ballets russes en France prend la suite d’une triomphale saison londonienne en juillet 1912. Pour Richard Buckle, biographe de Nijinski évoque cette saison Deauvillaise , comme un tournant dans la vie de Nijinski, l’apogée de sa période heureuse avant la période du doute, et de la brouille avec Diaghilev qui le conduira lentement à la folie, jusqu’à son internement en 1919.
La compagnie de Serge de Diaghilev qui s’est produite pour la première fois à Paris en 1909, a une dimension internationale et tourne dans les grandes capitales européennes. En 1912, la visite des Ballets Russes à Deauville, trois ans après leur constitution, en font la deuxième ville de France, après Paris, à présenter la compagnie de danse qui allait révolutionner l’histoire de la danse.
Deauville a par la suite poursuivi cette relations privilégiée avec les héritiers des Ballets russes. En particulier avec la résidence-partenariat du Casino de Deauville avec Le Grand Ballet du marquis de Cuévas, qui 13 ans durant et sur plus de 130 représentations, accueillera chaque été, de 1949 à 1961, les danseurs de la tradition russe dans des chorégraphies de Bronislava Nijinska, maitresse de ballet et chorégraphe associée des Ballets du marquis de Cuévas.
Le festival 2019
Le programme mêle des ballets classiques et créations contemporaines pour deux représentations différentes, l'une vendredi soir, l'autre samedi soir. Le Festival propose aussi un dîner réalisé par Andreï Shmakov, chef du restaurant SAVVA et du Metropol de Moscou et une exposition à la salle des fêtes, "Moon Pool", projet artistique du très prometteur Nikolay Koshelev, jeune peintre et céramiste russe. Jusqu'à dimanche, ils vont alterner temps de répétition et balades à Deauville.