Bruno Putzulu
Comédien, réalisateur, chanteur
"Deauville, ce cadeau qu'on s'offrait pendant le Festival du cinéma américain"
Difficile d'enfermer Bruno Putzulu dans une seule et même activité.
D’origine italienne, le comédien est né en 1967 à Toutainville dans l’Eure et vit en Normandie. Il entre en 1990 au Conservatoire National d’Art dramatique dans la classe de Philippe Adrien, puis à la Comédie Française en 1994 où il rencontre Philippe Torreton qui le recommande à Bertrand Tavernier. Il sera engagé pour L’Appât en 1995. Première reconnaissance du grand public, suivie du film d’Olivier Peray, Petits désordres amoureux, qui lui vaut une première nomination au César du meilleur espoir masculin en 1999. Ses choix souvent audacieux et éclectiques le font tourner sans discontinuer depuis ses débuts. D’Antoine de Caunes à Bertrand Tavernier en passant par Jean-Pierre Mocky, toutes les générations de réalisateurs s’intéressent à ce comédien atypique qui a ajouté la chanson à ses talents. Il trace son chemin entre le cinéma, le court-métrage (à l'affiche de Juliet de Marc-Henri Boulier, sorti en 2015), la télévision ou encore les planches (en tournée en 2015 avec L'attentat d'après Yasmina Khadra, mis en scène par Franck Berthier). Après une tournée-spectacle avec l'album « Drôle de monde », cette personnalité sensible participe à un album de dix voix en hommage à Léo Ferré (sortie : mars 2016).
Normand, originaire de Pont-Audemer, Bruno Putzulu aime à revenir à Deauville où il a participé en 2015 au Festival Livres & Musiques. De la station balnéaire, il garde des souvenirs d'enfance palpitants. "Aller à Deauville dans mon enfance, c'était aller vers un monde un peu inconnu, auquel on n'avait pas totalement le droit. On venait à mobylette, avec mes copains. On venait sur les planches, où se rendaient les acteurs américains. Dans notre esprit à l'époque, c'était là où il y a des gens qui ne vivent pas comme nous. C'est ce "cadeau" qu'on s'offrait en été. Pendant le Festival du cinéma américain, on essayait de s'introduire. On avait cette sensation d'être hors-la-loi ; le coeur battait dans les salles du Casino... Une année, on avait voulu écouter Guy Marchand chanter, et on s'était fait refouler avec nos K-Way et nos casques !", sourit-il.