"Un singe en hiver" célébré chaque année à Villerville
Que dire de plus sur un film qui s'est transformé en monument national au fil de ses innombrables rediffusions à la télévision... "Un singe en hiver" a bouleversé à jamais la petite station balnéaire de Villerville quand elle a accueilli, à l'hiver 1961/1962, l'équipe de tournage de Henri Verneuil avec ses deux légendes du cinéma, Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo.

Pour être fidèle au roman d'Antoine Blondin, la commune est renommée "Tigreville". Certaines scènes sont tournées à Port-en-Bessin ou Houlgate, les intérieurs du Cabaret Normand et autres lieux de boisson sont en partie reconstitués en studio, mais rien à faire, Villerville vit, encore et toujours, à l'heure de cette nuit d'ivresse entre Albert Quentin et Gabriel Fouquet. Pour reprendre un dialogue étincelant de Michel Audiard, il faut avouer que la réunion de Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo dans un film, ça prend de la place dans un bourg comme Villerville. Jean Gabin est, à cette époque, le patron du cinéma français sur qui le film se monte. L'idée de génie est de le confronter à Jean-Paul Belmondo, la figure rebelle de la Nouvelle Vague. Les deux hommes, dont c'est le seul film en commun, se reconnaissent l'un dans l'autre, ce qui donne cette alchimie unique qui explose dans les mots d'auteur de Michel Audiard. Jean Gabin est, d'évidence, stimulé de donner la réplique à ce jeune acteur qui lui rappelle sa carrière d'avant-guerre. Et Jean-Paul Belmondo se délecte d'être accueilli dans une famille dans laquelle il se reconnaît aussitôt, loin des a priori du cinéma d'auteur où il a triomphé. Un grand roman, deux acteurs au sommet, des dialogues époustouflants, une mise en scène efficace et une station balnéaire isolée sous la pluie d'hiver sont les clefs du succès d'un film qui s'est inscrit dans la mémoire collective. En 2014, pour les besoins d'un documentaire où il retrouvait les lieux de tournage emblématiques de sa carrière, Jean-Paul Belmondo reçut, à Villerville, un accueil chaleureux de dizaines d'admirateurs qui lui témoignèrent à quel point "Un singe en hiver" avait illuminé leur vie. Que dire de plus en effet.
Pour retrouver l’atmosphère du film sans l’ivresse
Revivez le feu d'artifice sur la plage
Un feu d’artifice est tiré tous les ans en octobre sur la plage de Villerville en hommage à la dernière scène du film. Cette année, il aura lieu samedi 30 octobre à 20h30 à l’initiative de la Confrérie du Singe en hiver, chaque année. Prenez date pour 2022 : ce sera les 60 ans du film ! Un programme plein de souvenirs est à l’étude.
Visitez "Tigreville" sur un parcours à suivre en autonomie
Des totems ont été installés dans le village pour signaliser les lieux du tournage du film. Un plan est disponible à Villerville Tourisme. Vous pouvez également suivre le circuit pédestre : Villerville, sur les pas du film "Un Singe en Hiver"
Informations pratiques
40 rue du Général Leclerc 14113 Villerville
02 31 14 40 00

Séjournez à l'hôtel
L’hôtel Stella tenu par Suzanne Flon et Jean Gabin n’existe plus aujourd’hui. Mais vous pouvez séjourner à l’Hôtel Le Bellevue***. Depuis le jardin, c’est le plus beau point de vue sur le village et la plage. Il a le charme d’une maison centenaire.
Informations pratiques
Hotel Le Bellevue***
12 rue du Général Leclerc 14113 Villerville
02 31 87 20 22


Arrêtez-vous au Cabaret Normand
C’est le bar du film, resté intact et aujourd’hui lieu de pèlerinage pour les fans du film.
Informations pratiques
Le Cabaret Normand
2 rue Daubigny 14113 Villerville

En détails
Réalisation : Henri Verneuil.
Scénario : Henri Verneuil, Michel Audiard et François Boyer d'après le roman d'Antoine Blondin.
Dialogues : Michel Audiard.
Assistants réalisateurs : Claude Pinoteau et Costa-Gavras. Musique : Michel Magne.
Le film est sorti le 11 mai 1962. Il enregistre 2,4 millions d'entrées.
Dans les rôles principaux : Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo, Suzanne Flon, Paul Frankeur, Noël Roquevert...
Jean-Paul Belmondo reçoit à la sortie du film l'éloge de François Truffaut qui le sacre meilleur acteur français du moment. Selon le fondateur de la Nouvelle Vague, Belmondo se place dans la lignée de Jean Gabin, Fernandel ou de Gérard Philipe.